Lors de la première édition de Montargis coince la bulle, j’ai fait appel essentiellement à mes amis et copains de longue date du métier. Et ils ont tous répondu présent, par amitié, par sympathie. Je ne peux pas l’oublier car c’était très touchant.
Parmi les amis de longue date, il y avait Bruno. Bruno Le Floc’h. Bruno et moi, on se connaissait depuis dix ans et on se retrouvait toujours avec le même plaisir. On s’appelait et on parlait de tout, de nos lectures, de nos enfants et compagnes, de nos rêves, de la radio qu’il aimait beaucoup… Je n’ai jamais parlé de dessin avec lui, aussi bizarre que ça puisse paraître.
Bruno était un ami proche, fidèle et attentionné. Un homme chaleureux, cultivé et talentueux, qui défendait sa Terre Bretonne sans pour autant être militant. Justa amoureux de sa Terre, de sa Mer. À force de le connaître, je me suis rendu compte qu’il n’aimait pas juste sa Mer, mais toutes les Mers. Le ligne d’horizon n’est jamais si loin qu’au bout de la mer, me disait-il souvent avec ses mots à lui. C’est du moins ce que je comprenais tant sa langue était poétique et rêveuse quand il évoquait les océans.
Ici, à Montargis, il est venu et revenu avec gentillesse. il aimait notre ambiance et nos fins de festival où, fatigués par deux jours d’activité, nous allions nous reposer le dimanche soir chez Mamijo devant un whisky, au calme. le calme après la tempête, comme si on sortait d’un chalutier, comme un retour au port après une bonne pêche.
Et cette année, il nous manque un matelot. Bruno. On va quand même relever les filets, Bruno. En pensant à toi.
Tous, ici, dans notre ville où la nature ne nous offre qu’une eau qui bouge si peu, nous te dédions notre salon, pour nous avoir amené tous les ans les vagues, le sel, l’écume.
Et nos pensées vont à Armelle, Brieuc et Per-Yann.
Arnaud